< Previous78Partita IIIBWV 1006PRÉLUDEq = 103/110Ce magnifique et célèbrissime Prélude est le premier mouvement de cette 3ème et dernière Suite pour violon solo.Son étude est tellement motivante que le plus paresseux des élèves devient un travailleur acharné. J.S. Bach lui-même l’estimait assez pour l’avoir plus tard transcrit à l’orgue, auquel il est aussi souvent joué.Tous les grands violonistes s’enorgueillissent de le jouer seul ou avec la superbe suite de six Danses françaises qui lui succèdent.Enesco le faisait jouer q = 103/110 et surtout pas en « mouvement perpétuel » de vitesse démentiel et en une suite de notes informe… tel qu’on l’entend si souvent.Au contraire, les structures rythmiques et les contrastes de nuances indiquées par l’auteur lui-même sont là pour forcer l’interprète à la plus grande discipline de tempo (qui ne doit jamais varier) et de phrasé (qui ressort si clairement de l’écriture).On ne doit pas craindre de suivre les mouvements ascendants ou descendants avec des nuances qui les soulignent. Même si celles-ci n’apparaissent pas, l’écriture elle-même les inspire fortement.On doit étudier très soigneusement - et dans un tempo lent - les coups d’archet de bariolage, assez difficiles à se mettre dans les bras et surtout le poignet, qui doit rester le plus libre possible, quitte à se paralyser bien avant la fin de l’œuvre!On doit s’obliger à la plus grande clarté de passage de l’archet sur les cordes, en lui donnant peu de longueur vers le milieu, un point de contact précis sur la corde (dont on jugera l’endroit le plus favorable à l’oreille) et en veillant à son parallélisme parfait avec le chevalet.De tous ces détails techniques précis dépendra l’excellence de l’exécution !Il ne s’agit surtout pas d’une course de vitesse… méprisable ! On est chez Bach.79808182Partita IIIBWV 1006LOURÉq = 69Comme chez tous les grands artistes, règne ici le contraste évident de tempo et d’atmosphère. Cette danse lente, d’origine française, est exprimée sur une ligne mélodique douce et qui doit se jouer avec un vibrato calme mais présent sur chaque note.La caractéristique de cette danse est de donner une légère inflexion sur chaque croche de levée ou éventuellement sur les double-croches des mesures 6 et 7, 17, 19 et 22. Bien que ces danses n’aient pas été écrites dans un but chorégraphique, il ne faut pas négliger le style que l’auteur a choisi et conserver à leur allure un tempo et un rythme dansables.Là encore, les nuances indiquées par Enesco sont souhaitables pour les couleurs qu’elles apportent à l’interprétation.Les trilles sont lents et ne doivent pas dépasser deux ou trois battements.GAVOTTE EN RONDEAUh = 74Danse élégante de cour, celle-ci est très appréciée par les musiciens et souvent imposée dans les concours, pour son test de musicalité dans un bon style.L’alternance du thème dit « refrain » et des couplets indique la raison du titre choisi en l’occurrence. Il faut respecter la première reprise avant le premier couplet, que l’on commencera mf, mais dont le développement se fera dans la nuance p et d’un coup d’archet court et élégant vers la pointe (d’où la qualification par Georges Enesco de « danse en souliers vernis »).Le refrain se joue dans un léger martelé mf vers la pointe de l’archet (surtout pas en spiccato) et se termine toujours p, sauf la dernière fois où en plus du crescendo on peut se permettre un léger ralenti.Les couplets de tonalité chaque fois différente commencent f en contraste avec la terminaison du refrain p.Prendre le temps de respirer, mais reprendre toujours le même tempo et conserver une élégante souplesse dansante.83MENUETSq = 108/112Tout comme la Gavotte, le Menuet est une danse de cour d’origine française, qui implique douceur et élégance dans son interprétation.On utilisera donc la partie supérieure de l’archet avec un martelé léger et élégant dans une nuance modérée, mais quand même contrastée selon le phrasé.Mesure 18, on profitera des formules de legato pour ajouter un peu plus d’expression, sans la main gauche, en allongeant davantage l’archet.Mesures 19 et 21, on marquera légèrement la sixième croche et on soulignera l’évolution du phrasé par un crescendo; 29 sera p avant de conclure par un f.En ayant respecté les reprises obligées on enchaînera directement le second Menuet dans le même tempo.Il marquera sa différence par une allure plus douce et plus cantabile que rythmique.Là encore il faut respecter les deux reprises avant de reprendre entièrement le Menuet I, cette fois sans reprise.BOURRÉEh = 84Danse populaire française fortement rythmée à très grand succès musical dans les Suites et de caractère rustique.Marquer fortement la levée et le premier temps qui la suit.Donner toute leur valeur aux noires qui suivent les croches liées et respecter les contrastes de nuances indiquées par l’auteur.Faire également les deux reprises demandées.GIGUEq. = 59Danse populaire assez rapide et énergique où l’on y frappe les talons, ce qui implique beaucoup de résolution dans son interprétation, notamment dans l’anacrouse.Là encore, on respectera les contrastes de nuances et on fera les deux reprises.Cette courte et brillante pièce est donc à la fois la conclusion de la 3ème Suite en mi majeur et de ce génial monument musical que sont les 6 Sonates et Suites pour Violon Solo de J.S. Bach.84858687Next >